Journal de Bolivie de Michel Peyrat, président de l’association Horizons19, du 7 avril au 27 avril 2022.

Solidarité avec des communautés quechua des Andes boliviennes depuis 2012.

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Mercredi 7 avril : prise de contact

bolivie 2022 horizons 19 002Arrivé à 4 h du matin à Santa Cruz, j’achète un billet pour l’aéroport de Sucre.

A 12h, je peux prendre un taxi jusqu’à Morado Kasa.

Je suis accueilli par Claudina Lopez, la paysanne de confiance, Lourdes Pantoja, chargée du centre de formation, Beymar Araujo le nouvel agronome du Ministère de l’éducation et Marcel, le volontaire de la DCC.

Je fais un petit tour dans le centre de formation. Dans le jardin potager, je suis impressionné par l’abondance de légumes. Depuis 3 mois, chaque mardi, se déroule une formation à l’horticulture, avec Crespin, le technicien de la FAO.

 Chacune des 5 communautés participantes s’est vu attribuer une parcelle d’expérimentation, sur laquelle on pratique la pédagogie de l’ «apprendre en faisant».

Le repas est composé d’une assiette de crudités du jardin biologique, d’un plat de «chicharon» (du cochon frit), accompagné de pommes de terre et de «choclo », un épi de maïs tendre, et comme dessert, du «mokochinche» (des pêches séchées, cuites dans l’eau avec du sucre et de la cannelle). Tout cela en fait un repas à ma convenance.

L’après-midi, nous prenons du temps afin que l’équipe me mette au courant de l’actualité du centre de formation.

Marcel devant partir à la Paz, pour voter à l’ambassade de France, c’est lui qui prend la parole et fait état de l’avancement des micro-projets dans trois communautés. Il nous dit avoir participé à des formations de jeunes, organisées par l’institution CESATCH, qui est notre partenaire depuis 2012. Les thématiques abordées avaient pour thèmes la création de micro- entreprise et la fonction de leader. Beymar fait état de sa nomination par le Ministère et évoque son travail depuis un mois dans le centre de formation. Lourdes prend du temps pour faire le point du transfert du centre de formation à la municipalité.

Durant la réunion, nous avons la visite d’un monsieur, invité par Lourdes, qui vient proposer ses services dans le domaine de la formation en médecine traditionnelle. Nous l’écoutons dans sa présentation, très intéressante. Il s’avère être aussi un « éveilleur de conscience», sur le fonctionnement de l’être humain. Lourdes suggère de lui donner un espace durant la formation sur le « Buen Vivir » le 22 avril.

J’apprends que Beymar, n’a pas été payé ce mois par le Ministère : il est sans salaire depuis 3 mois, car il a passé 2 mois au chômage.

 

Jeudi 8 avril : à Sucre, pour rencontrer diverses institutions.

Nous partons de bon matin avec Lourdes, pour rencontrer différentes institutions.

Nous nous dirigeons à l’IGM (Institut Géographique Militaire), spécialisé dans l’élaboration précise de la cartographie. Pour la procédure de transfert du centre de formation, l’INRA nous demande un plan précis. C’est à la municipalité de Tarabuco d’assumer ces frais, mais à la mairie, on nous dit qu’il n’y a pas d’argent ! Il nous en couterait même 3500 bolivianos, soit 460 Euros !

Au SEDUCA (Service Départemental de l’Education), nous rencontrons Gimena Flores, la nouvelle fonctionnaire chargée de l’éducation permanente et Victor Hugo Copa, le chef «distrital», représentant du Ministère, chargé de la supervision et de la coordination des 50 écoles. Victor Hugo est la personne charnière pour rendre compte au Ministère et décider du recrutement des «facilitateurs».

Nous finalisons le programme de la journée du 21 avril, durant laquelle vont se rencontrer tous les acteurs du centre de formation. Nous nous répartissons les invitations à faire aux différents acteurs, dont nous dressons la liste.

J’évoque le problème du non-paiement du salaire de Beymar, apparemment bloqué, car il manque un document dans son dossier.

Je signale le préjudice causé par le comportement de la précédente «agronome» du Ministère, laquelle a contribué à démobiliser les communautés, en laissant une mauvaise image du Ministère et du centre de formation. J’apprendrai plus tard qu’elle a même volé un ordinateur portable.

Nous faisons une visite rapide à José dit Pepe et Berta, des amis qui se trouvent maintenant à la tête d’un collège privé de 160 élèves. Pepe m’aide à résoudre un problème de chargeur pour mon ordinateur.

En début d’après-midi, nous allons à l’institution AGAMDECH (Association des Gouvernements Municipaux Autonomes de Chuquisaca), qui épaule les municipalités à travers des formations. Nous avons convenu d’une journée de formation le 18 avril, avec le Conseil Municipal de Tarabuco. Nous en finalisons le programme. J’insiste pour que la formation soit participative. Le président du CM doit faire parvenir une demande officielle de formation à l’institution. Je la concrétise en appelant moi-même par téléphone le président en question.

Avec Lourdes, nous faisons quelques achats de nourriture et de matériel de bureau et prenons le bus de retour à 16h.

 

Vendredi 9 avril : en moto pour rejoindre la communauté de Labramkichani, afin d’élaborer un micro-projet productif.

bolivie 2022 horizons 19 003Je suis à pied d’œuvre à 5h du matin. Je n’ai pas encore intégré les 6h de décalage horaire.

Je fais la comptabilité de mes dépenses.

Puis avec Beymar et Lourdes, nous établissons un calendrier des activités du mois avec dates et responsabilités. Je suis contrarié car nous faisons cela sans Marcel, le volontaire parti à la Paz pour voter.

A 8h30 nous partons vers la communauté de Labramkichani avec Beymar. Je monte à l’arrière de la moto, financée par la solidarité internationale (le Comité Amérique Latine du Jura). Le froid est glacial. Je m’abrite au mieux derrière Beymar, qui s’avère un bon pilote dans la descente un peu délicate vers la rivière menant à la communauté. Au bout de ¾ h, nous laissons la moto et terminons à pied durant une demi-heure. C’est une communauté très pauvre, qui vient seulement de recevoir l’électricité ! Une bonne moitié des 30 familles migre à Santa Cruz ou à Cochabamba une partie de l’année et pour certains, définitivement.

bolivie 2022 horizons 19 004Dans une dynamique de questions/réponses, sur la base d’un formulaire, nous élaborerons le micro-projet de création de 7 jardins potagers familiaux. La participation se fait essentiellement avec une femme et 2 hommes.

Nous avons affaire à une population fruste, avec des ressources en baisse, sur des terres peu fertiles.

Cependant 2 paysans font preuve d’un bon sens pratique, qui nous aide à clarifier l’élaboration du micro-projet. Au bout de 3h d’échange, j’ai presque toutes les informations pour présenter le micro-projet à un financeur. Il nous reste avec Beymar à aller dans des quincailleries pour connaître le prix des différents matériaux et établir un budget. Nous négocierons la contrepartie financière de la mairie, lors d’une réunion avec le responsable du développement économique. A mon retour en France, j’enverrai le dossier à une association alsacienne chez laquelle nous avons fait une projection/débat de mon film « Artisans d’un autre modèle de société dans les Andes » lors de notre tournée en automne dernier.

En fin de journée, j’écoute les doléances de Lourdes, notamment à propos de July, l’agronome du Ministère et aussi de Marcel, le volontaire. Elle m’apprend que c’est probablement July qui a volé un ordinateur portable. J’en informerai le représentant du Ministère à Tarabuco et me rendrai chez July en fin de semaine. Elle se plaint de Marcel et Beymar. Ils ont tendance à la prendre pour la « boniche » de service. C’est elle qui fait souvent la vaisselle, nettoie les toilettes et le centre en général, range leurs affaires qui trainent. Nous ferons une réunion d’équipe pour en parler.

 

Samedi 9 dimanche 10 et lundi 11 avril : journées studieuses.

Je suis seul avec les chiens et le chat (Pacha) dans le centre de formation ; Lourdes et Beymar sont à Sucre et Marcel à La Paz.

Je me consacre à la rédaction du micro-projet de Labramkichani , de mon journal, de l’élaboration du programme de formation pour l’atelier du « Buen Vivir » et d’un brouillon de convention avec la municipalité.

Je m’occupe un peu dans le jardin potager et m’aperçois que la réserve cimentée d’eau, qui sert à irriguer, présente une fuite. Il faudra régler cela au plus tôt.

Je rends visite à quelques personnes de Morado K’asa, notamment à Juana et Julian, chez lesquels, nous avions été hébergés pendant 3 mois, lors de notre installation à Morado K’asa en 2013. C’est toujours un plaisir de discuter avec Julian, qui vient d’être nommé dirigeant du syndicat de la communauté.

Je passe du temps pour essayer de me connecter à internet. Les mystères de la technologie inopérante m’exaspèrent.

Lundi, en fin de journée, on vient m’annoncer une nouvelle désagréable. La pelleteuse, qui creuse une tranchée, dans le cadre de la construction d’un barrage, a rompu une canalisation d’eau. En Bolivie les choses se dégradent facilement, les réparer demande une dose d’énergie et de persévérance, sinon les choses restent en l’état ou s’aggravent, nous laissant sans eau.

 

Mardi 12 avril : une journée chargée

bolivie 2022 horizons 19 006Je me rends sur invitation de Julian à la journée anniversaire de l’école de Morado K’asa, organisée par les 2 institutrices.

Défilés, discours, hymne national, danses des enfants en habits traditionnels : tout cela dans une belle ambiance musicale diffusée par des hautparleurs.

Julian, avec son aisance habituelle au micro, appelle à la participation de chacun, invite à prendre une boisson, dit des mots qui font rire.

A l’école, cette année il y a 16 élèves, alors qu’en 2012 lors de notre arrivée dans la communauté, il y en avait 80. Le modèle, qui vide les campagnes pour une concentration dans la ville, fait son œuvre en Bolivie. Il faut dire aussi que les familles de paysans aujourd’hui ont moins d’enfants et que les jeunes ne veulent pas être paysans, un métier ayant mauvaise presse dans les mentalités.

bolivie 2022 horizons 19 012De retour dans le centre de formation  dans le jardin potager, je salue une quarantaine de personnes, suivant la formation en horticulture de

 Crespin, le technicien de la FAO, excellent pédagogue, qui sait créer de l’enthousiasme.

bolivie 2022 horizons 19 023Je me contente de faire quelques photos, car nous devons aller déjeuner dans une «cantine» à Cororo et filer ensuite à la communauté de Molle Mayu, pour une réunion avec un groupe, qui veut monter un micro-projet d’élevage de poules pondeuses.

Au bout de vingt mn de route empierrée, nous arrivons á l’école.

bolivie 2022 horizons 19 013Une vingtaine de personnes (une majorité de femmes), du groupe, qui a déjà travaillé avec Beymar et Marcel, assiste à la rencontre. Je retrouve avec grand plaisir, Antonia, une femme leader, qui faisait partie de la visite du centre de formation Titicachi, loin à la frontière du Pérou, pour en découvrir l’expérience. Cette femme, chaleureuse, intelligente a participé à de nombreuses formations du centre Rijch’ariy. Dans ce nouveau projet, elle est dans une position de retrait. C’est une autre femme, Modesta, qui est la présidente du groupe. L’échange verbal, riche en informations, se fait dans un bon esprit, avec la participation active de quelques personnes, surtout des hommes.

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Au bout de 2h, nous avons toutes les informations pour rédiger le projet. Le budget a déjà été établi dans une réunion précédente. Nous espérons que le projet verra le jour, car cela fait maintenant plus d’un an que le groupe est en mouvement et nourrit des espoirs.

Dans la nuit, j’ai des maux de ventre et je dois me lever plusieurs fois. Je pense que le repas de la cantine à Cororo n’est pas bien passé. Avec l’âge, je deviens beaucoup plus fragile aux écarts de nourriture.

 

Mercredi 13 avril : une visite pour rien.

Le matin, je prends le temps de récupérer. Lourdes me propose une bouteille de boisson riche en sodium, potassium, calcium, magnésium. Je prends des probiotiques, que j’emporte toujours avec moi. Lourdes nous cuisine une soupe légère, mais reconstituante, qui me fait du bien.

Avec Beymar nous partons à la communauté de San Antonio de Toca, dans laquelle un groupe veut monter un projet de production de miel.

bolivie 2022 horizons 19 015La communauté se trouve sur la route empierrée, bien au-delà de Molle Mayu. A notre arrivée une seule personne nous explique que ce mercredi, exceptionnellement pour la semaine sainte, il y a une foire importante à Tarabuco et que les gens y sont partis. Je suis assez contrarié. «Que se va hacer » « qu’est-ce qu’on y peut» ? .

Nous allons à Cororo afin de rencontrer Sara Rojas, la nouvelle responsable du Centre d’Education Alternative (le CEA San Geronimo), qui donne des cours de matières générales.

Les participants à la formation couture et confection reçoivent en alternance, la formation technique, au centre de formation et la formation de culture générale, telle que le Ministère de l’Education Alternative, l’impose. La nouvelle responsable est professeur d’espagnol et s’initie à sa nouvelle fonction de responsable du CEA. C’est auprès d’elle, que se font toutes les inscriptions des participants, qui recevront un diplôme après examen.

Avec Beymar nous faisons l’inventaire des formations, qui se profilent et dont la liste des participants devra être remise à Sara pour inscription dans le système informatique du Ministère.

Nous évoquons la mise en œuvre d’une cooperation plus étroite entre les deux centres de formation. Sara me demande si Horizons19 est d’accord pour financer une partie des tissus nécessaires à la formation en couture et confection, qui vient de commencer avec 17 participants.

 En fin de journée, je propose d’inaugurer une partie de pétanque. J’ai pu apporter un jeu depuis la France et malgré quelques difficultés au passage de la douane, le jeu est arrivé jusqu’à Morado K’asa. Valentin, le paysan qui va réparer la réserve d’eau, se joint à nous. Ce sera un moment convivial, où nous avons beaucoup rigolé. J’espère que la pétanque va s’installer dans les moments de détente, toujours nécessaires ¡

 

Jeudi 14 avril : avec Victor Menchaca

J’arrive tôt à Sucre et me rends dans les bureaux de l’institution CESATCH, où m’attend Victor Menchaca. Il gère avec Lourdes, l’argent venant de France et nous fournit les données, indispensables à notre comptabilité.

Nous avons une longue conversation sur l’actualité et le futur du centre de formation. Nous faisons le constat, notamment, du faible appui que nous apportent l’Etat bolivien et l’inopérante municipalité de Tarabuco.

Nous nous interrogeons sur la pertinence de recruter une personne aux côtés des professionnels fonctionnaires, peu motivés pour s’impliquer dans la vie du centre de formation à la campagne.

Cette personne, qui devra être très compétente, écrirait avec la participation paysanne, des projets productifs, impliquant formation et suivi des participants. Dans ces projets négociés auprès de bailleurs, la charge financière qu’en implique la gestion, serait incluse comme salaire de ladite personne.

Cette démarche réduirait peu à peu le soutien d’Horizons19 et ferait avancer le centre de formation vers l’autonomie.

Le poste pourrait trouver sa légalité avec les cotisations à la sécurité sociale et aux droits à la retraite, en appartenant à une structure déjà installée, qui accepterait de l’inscrire dans sa liste de personnes salariées. C’est une perspective qui doit faire son chemin…

J’en profite pour régler à Victor les 800 bolivianos (environ 100 Euros), qui correspondent à sa gestion annuelle des fonds venant d’Horizons19.

L’après-midi avec Beymar, nous allons dans les boutiques pour connaître les prix des différents matériaux nécessaires pour le micro-projet jardins potagers.

 

Vendredi 15 avril : les rues de Sucre sont silencieuses, toutes les boutiques sont fermées.

Le matin, je me rends chez July, l’ex agronome du Ministère. Je reste sur le palier de la porte, je reprends les faits concernant la disparition de l’ordinateur placé, sous sa responsabilité. Je la menace de déclaration à la police et auprès du « districtal » de Tarabuco et lui laisse la possibilité de faire réapparaitre l’ordinateur à un endroit.

A midi, je déjeune chez Denis et Jessica. C’est Hélène qui, l’année dernière, avait noué contact avec Denis, car il venait du Salvador, où j’ai travaillé dans les années 94/95 après les accords de paix. La mère de Denis est salvadorienne et son père bolivien. La conversation s’engage facilement, quand je parle du Salvador. La mère de Denis raconte la vie terrible durant la guerre civile et évoque une série d’évènements marquants comme

bolivie 2022 horizons 19 010L’assassinat de Monseigneur Romero, des 6 Jésuites de l’Université et aussi la mort du colonel criminel  Monterosa, qui a perdu la vie grâce à la fausse radio  « venceremos », « nous vaincrons », piégée par la guérilla. J’évoque Madeleine Lagadec, cette infirmière bretonne de la jeunesse catholique, qui a travaillé au sein de la guérilla du FMLN durant 3 ans et fut assassinée par l’armée. J’avais recueilli une dizaine de témoignages concernant l’engagement de Madeleine, lesquels ont été remis à sa famille.

bolivie 2022 horizons 19 009Avec le père de Dénis, nous avons une longue conversation au sujet des « maras », ces bandes violentes, expulsées des USA, lesquelles fonctionnent comme des groupes mafieux, pour qui la vie ne compte pas. Au Salvador dans ce petit pays d’Amérique centrale, avec un peu plus de 6 millions d’habitants, c’est environ 70 000 jeunes qui vivent dans ces cercles très fermés de bandes rivales qui parfois s’entretuent et font disparaitre des centaines de personnes dans l’anonymat. C’est en raison de cette insécurité croissante, que la famille de Denis a décidé de quitter le Salvador en 2019 et de venir vivre en Bolivie. Ce fut une belle rencontre et une après-midi riche en échanges.

En fin de journée, je suis chez Pepe et Berta, chez qui l’accueil est toujours aussi chaleureux. Vers 18h, je me mets devant la cuisinière à gaz et prépare des crêpes avec le sarrasin breton, que j’ai apporté de France. La sœur de Berta, a, quant à elle, prépare des « humintas » (spécialité bolivienne à base de maïs), qui se dégustent au moment des fêtes.

bolivie 2022 horizons 19 007A 20h30 nous allons à un  concert de musique baroque à Santo Domingo. L’église est comble et le concert réjouit les auditeurs, qui applaudissent à tout rompre.

 

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Vendredi 15 et samedi 16 avril 22 : relâche

Le matin, Gimena Flores m’annonce que la rencontre du 21 est impossible : il y a un évènement spécial à Tarabuco et le sous-directeur doit se rendre à la Paz. Nous reportons à la journée du 25 avril. Il faut avertir tous les participants.

Le lendemain, je déjeune au restaurant avec Grégoire et sa famille. Grégoire est un cousin de la famille d’Hélène. Nous le connaissons depuis 2013. Bien sûr nous évoquons les élections françaises et l’évolution à l’extrême droite de la société française.

Apres quelques courses, je saute dans le bus pour Morado K’asa, où je vais relever Lourdes dans le gardiennage du centre et donner à manger aux 2 chiens et au chat.

 

Dimanche 17 avril : journée studieuse

En ce week-end de Pâques, dans un froid glacial avec un ciel de nuages très bas, enfermé dans la cuisine protégée du froid , recouvert de mon poncho bolivien, je passe mon dimanche dans les écritures de mon journal, du micro-projet de la communauté de Molle Mayu, d’un brouillon de convention avec la mairie pour la gestion commune des micro-projets. Je fais un «power- point» de présentation du centre de formation pour le 25 avril.

 

Lundi 17 avril : formation avec le Conseil Municipal de Tarabuco

bolivie 2022 horizons 19 017Des 6h30 du matin, je prends le bus pour Tarabuco, où nous avons la journée de formation du Conseil Municipal avec l’institution AGAMDECH. C’est une journée très instructive, qui me permet de mieux connaître  les membres du Conseil Municipal et notamment son président, qui a une expérience significative dans la formation : c’est un ancien du MAS (Mouvement Au Socialisme), qui a quitté le parti, lequel selon lui, n’est plus en accord dans les actes, avec les principes des 1eres années.

Je me rends compte que la gestion municipale obéit à une loi très bien faite mais complexe et qu’elle n’est pas appliquée dans le faits. 

Je prends conscience de la gestion catastrophique du maire, «marionnette» de sa sœur avocate et qui agit de façon autoritaire avec des prises de décisions brutales comme le licenciement, du jour au lendemain, d’une partie du personnel. De plus, il opère dans un esprit revanchard à l’égard des communautés qui n’ont pas voté pour lui ! Son budget de 19 millions de bolivianos ( 2, 4 millions d’Euros) a été divisé par 3, par rapport à celui des précédentes gestions. Sur cette somme, il en restera très peu pour répondre aux attentes des 75 communautés, car il y a des frais fixes de la gestion municipale. Les tensions sont fortes entre le Conseil Municipal et le maire, qui ne se parlent plus, sauf par refus d’obtempérer aux mesures de chacun.

Je prends connaissance de la façon dont doit s’élaborer le PTDI (Plan Territorial de Développement Intégral), a la procédure très démocratique et participative. Dans la municipalité de Tarabuco, tout cela semble un imbroglio, à l’issue inquiétante.

Nous convenons que nous ferons une autre journée de formation en octobre dans le centre de formation Rijchary, si possible en présence du maire.

Je formule le souhait qu’en octobre nous mettions en place avec AGAMDECH une formation permanente de jeunes (avec ceux qui restent sur leur terre) des 10 subcentrales. La thématique en serait : le « Buen vivir et la gestion municipale ». Cela serait une façon de préparer les prochaines élections dans 3 ans. Les participants pourraient recevoir un diplôme attribué par le Ministère.

Après la formation, nous rendons visite à Wilson Sanchez, le directeur du développement économique, avec lequel nous devons coopérer dans la gestion du cofinancement des microprojets. Il nous apprend qu’il vient de démissionner, car pour lui, il est impossible de travailler avec le maire. On lui a supprimé une équipe de 6 techniciens, avec laquelle il devait travailler. Très désabusé, il nous dit qu’il va faire son possible pour obtenir la contrepartie de la mairie dans nos 2 micro-projets.

Nous allons ensuite au service du cadastre où notre dossier de transfert s’enlise. Nous réitérons notre demande afin que la mairie fasse au plus vite les prises de mesures cadastrales du centre de formation.

 

Mardi 19 avril : une journée chargée

Ce matin, c’est l’effervescence dans le centre de formation.

Au moment du petit déjeuner, nous actualisons notre programme immédiat avec Beymar et Lourdes.

Je fais venir une benne de sable pour la citerne. Valentin a déjà bien avancé la réparation.

J’ai une réunion avec les participants à la formation couture et confection (17 inscrits ,14 présents,) qui me font une demande de soutien financier pour l’achat de tissus nécessaires à la pratique. La facilitatrice, Lucha m’annonce que le Ministère a changé le programme de formation. Les participants doivent donner la préférence à la confection de vêtements usuels, du quotidien. Je souhaitais faire un atelier sur le « Buen vivir » avec eu ; je le reporte en octobre car je n’ai plus d’espace-temps avant mon départ.

Je recommande au groupe de faire une demande à la mairie pour remplacer au moins une machine par an car petit à petit, elles s’usent et il faut les remplacer.

Le groupe de formation horticole s’agite dans le jardin potager. Nous avons une réunion avec le technicien de la FAO qui souhaite poursuivre les formations notamment dans le domaine de la fruiticulture.

Une délégation de femmes de la communauté de San Antonio de Toca vient m’expliquer qu’elles n’ont pas été informées de la réunion et me demande de la reprogrammer. L’emploi du temps ne le permet pas et je propose une rencontre en novembre.

 

Mercredi 20 avril : les achats au marché

bolivie 2022 horizons 19 024A notre arrivée en bus à Sucre à 9 h du matin, nous nous dirigeons avec Lourdes vers un nouveau marché et faisons les achats de nourriture nécessaires pour l’atelier «Buen vivir». Nous chargeons dans un taxi et allons déposer le tout au bureau de la compagnie de bus.

bolivie_2022_horizons-19_018.jpgEn début d’après-midi, j’ai rendez-vous avec Lucha, la facilitatrice pour acheter les tissus nécessaires à la formation couture confection.

A 15h50 je suis devant le bureau de la compagnie de bus. Lola, une jeune fille amie de Thibault, cousin de la famille d’Helene, est là avec son sac à dos, prête à faire le voyage à Morado K’asa. La discussion s’engage. Je suis admiratif de son courage et esprit d’ouverture dans son périple, depuis Ushuaia jusqu’en Bolivie. Elle propose de faire le logo du centre de formation, car elle a travaillé dans la mode et maitrise les outils informatiques.

A Morado K’asa, Beymar nous attend et nous chargeons dans la nuit deux brouettes de vivres, pour les emporter jusqu’au centre.

 

Jeudi 21 avril : avec la Vice-ministre de l’éducation alternative

J’appelle Basilio Cordoba, qui s’avère ne plus être le directeur national de l’éducation permanente. Apres une longue conversation, il me propose de me donner les coordonnées du nouveau directeur et de la nouvelle vice-ministre de l’éducation alternative.

Je ne réussis pas à joindre le nouveau directeur en question, mais j’ai une bonne conversation avec la vice-ministre Sandra Nina. Elle me demande de lui faire parvenir par WhatsApp, les 2 sollicitudes que nous avions faites auprès du districtal de Tarabuco et aussi les justificatifs des demandes des facilitateurs en santé traditionnelle et en gastronomie.

Le lendemain elle me répondra que la personne-clé pour faire aboutir la démarche est Roy Armata, le sous-directeur de l’éducation permanente à Sucre.

 

Vendredi 22 avril : l’atelier sur le « Buen-vivir »

Un groupe de 17 paysans provenant de 8 communautés répond présents à l’invitation de Samuel Yale, le dirigeant de la subcentral syndicale.

bolivie 2022 horizons 19 019La majorité des présents est âgée, alors que l’année dernière il y avait une majorité de jeunes.  J’avance comme habitude dans une pédagogie de la question et une dynamique de réflexion en sous-groupe, dans lequel chacun peut s’exprimer, s’impliquer… en tout cas en paroles. La matinée est consacrée au développement humain, une dimension-clé de l’évolution vers le « Buen vivir ».

Le « vivre bien », c’est construire une société dans laquelle chaque personne a sa place, reliée aux autres et reconnue comme quelqu’un qui a de la valeur. C’est aller vers une société plus juste et soutenable, avec comme perspective l’incarnation des valeurs d’honnêteté, de responsabilité, de respect, de générosité, faisant passer l’intérêt collectif avant l’intérêt personnel ….

Tout changement profond viendra de la société civile.

L’après-midi, le « Buen vivir », dans le domaine de la santé, se fait avec l’intervenant guérisseur de la médecine traditionnelle, rencontré la semaine précédente. Il maitrise une médecine héritée des Kalawayas (médecins incas), remise au goût du jour par l’Etat bolivien et source d’indépendance face aux multinationales. Celles-ci s’enrichissent sur le dos des patients qui font appel à la médecine conventionnelle. Certes, elle sauve des millions de vie, augmente l’espérance de vie, mais ne permet pas d’améliorer la qualité de vie des paysans. Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que l’espérance de vie en bonne santé, diminue. Xavier, le médecin traditionnel, s’avère aussi être un gardien de la santé mentale. Il nous fait faire des exercices de déblocage de nos tensions mentales et physiques ; tout cela fait beaucoup rire les paysans, qui constatent l’efficacité des exercices.

Dans la dimension du « Buen vivir » au plan économique, cette année, je mets l’accent sur la formation à l’élaboration de micro-projets productifs. Quand les paysans sollicitent un financement (j’ai reçu 2 demandes, durant la formation), ils font un courrier, difficilement recevable par un bailleur, qui, lui, a besoin de beaucoup d’informations.

bolivie 2022 horizons 19 020Je pratique la pédagogie de l’étude de cas, c’est-à-dire, nous prenons l’exemple d’un micro projet choisi par le groupe. Ensemble nous construisons, à partir d’une série de 19 questions, le micro-projet qui permettra à un bailleur d’appréhender dans le détail les tenants et aboutissants économiques et humains. La participation est maximale et permet une prise de conscience de toutes les composantes d’un micro-projet. Sa mise en œuvre implique une formation et un suivi par le professionnel compétent du centre de formation.

Durant l’atelier, nous évoquons la crise institutionnelle de la mairie de Tarabuco, avec son maire dans une position de repli sur soi, qui obéit aux injonctions de sa sœur avocate, laquelle, selon les paysans, tranche de façon brutale les difficultés avec les opposants. Cela entraine beaucoup de rancœurs et plonge la mairie dans une désespérante inertie.

J’ai une conversation avec Samuel Yale. L’année dernière, nous avons installé un atelier couture et confection dans sa famille, grâce à la solidarité du Comité Amérique Latine du Jura CALJ). Il me raconte que l’atelier répond aux besoins de 15 familles, qui sollicitent la confection de vêtements usuels. J’aurais souhaité leur faire une visite, mais l’emploi du temps ne le permet pas. Cela se fera en octobre.

Le samedi matin, Lourdes va à Sucre pour compléter les achats, notamment de viande nécessaire à la journée du 25 avril et récupère la banderole confectionnée pour l’occasion.

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Dimanche 24 avril : le logo

logo rijchariyNous préparons la rencontre du lendemain, nettoyage du centre, élaboration du menu, mobilisation des cuisinières, préparation du matériel pédagogique…

Lola nous soumet son dessin du logo du centre de formation, un beau travail qui fait l’unanimité.

L’après-midi nous marchons jusqu’au  barrage, qui va dans les années à venir, transformer l’avenir du territoire.

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Lundi 25 avril : une journée porteuse d’espoirs ?

De bon matin, arrivent, l’équipe du CEA, Centre d’Education Alternative San Geronimo de Cororo, ainsi que l’équipe du « districtal »de Tarabuco. Les autorités du Ministère de Sucre et les invités de 2 autres centres de formation d’éducation permanente du département de Chuquisaca, sont là également.

La responsable du centre San Geronimo, Sara Rojas a fait préparer un petit déjeuner à la bolivienne, avec des « humintas » (sorte de beignets à base de maïs). Les arrivants se présentent à tour de rôle, cela permet de repérer, qui est qui.

A 9h se présentent les dirigeants de la communauté de Morado K’asa, de la subcentral de Morado K’asa et aussi pour la 1ere fois, celui de la «centralia» de Tarabuco, laquelle regroupe les 10 subcentrales, soit les 75 communautés.

René Ticona du réseau FERIA de La Paz, le réseau qui regroupe plus de 80 centres de formation, en milieu rural en Bolivie, arrive également. La majorité des membres du Conseil Municipal de Tarabuco se joint à nous.

Il manque le maire, pourtant invité et aussi, l’avocat de la mairie, qui a en responsabilité le transfert du centre de formation à la municipalité. Il manque aussi le représentant de l’INRA Miguel Chungara que j’ai personnellement invité et qui me fait savoir qu’il ne peut pas venir.

Au total sont présentes 36 personnes.

C’est Samuel Yale, qui prononce les paroles de bienvenue et d’ouverture de la rencontre. A 22 ans, il me surprend de plus en plus par son aisance, sa lucidité et la force de ses convictions. Je lui souhaite qu’un jour il devienne le maire de la municipalité de Tarabuco. Le sous-directeur situe cette rencontre, dans le cadre de la volonté politique du gouvernement de développer l’éducation permanente à la campagne.

Selon l’ordre du jour, je présente mon power point, de façon assez succincte sur l’historique du centre de formation, avec une sélection de photos significatives. Je prends du temps pour aborder la période actuelle du centre de formation.

  1. Je rappelle que cette année, nous avons sollicité la prise en charge de 2 salaires supplémentaires par le Ministère, dans les domaines de la médecine traditionnelle et de la gastronomie (formation de cuisiniers et serveurs de café / restaurant.
    A ce jour, la demande n’a pas reçu de réponse. Roy Armata, le sous-directeur du Ministère, avec lequel j’ai noué des liens de sympathie (pour l’anecdote, à sa demande, je lui ai offert un maillot du club de foot PSG, avec le nom de M’Bappe), nous assure devant l’assemblée qu’il va faire le nécessaire pour obtenir la prise en charge du salaire de la formatrice en médecine traditionnelle. J’espère que cela se fera au bénéfice de Lourdes Pantoja, dont le salaire est encore assuré par Horizons19. Croisons les doigts !!!
  2. J’évoque la règle, selon laquelle le Ministère ne veut pas nommer le directeur général des deux structures San Geronimo et Rijch’ariy, avant le nombre règlementaire de 10 salaries, payés par le Ministère. Nous en avons déjà 8, si on compte les formateurs du centre San Geronimo. Je me permets de dire qu’un centre de formation ne peut pas fonctionner et aller de l’avant, sans une autorité compétente, engagée, avec une vision .
    Roy Armata nous assure qu’il fera le nécessaire dès que l’on aura les 10 professionnels boliviens au total des deux structures.
  3. J’aborde la sélection des professionnels boliviens et notamment, le choix qui a été fait de retenir la candidature de July, cette dame incompétente, mais surtout qui a avancé masquée : une face, ouverte et agréable, l’autre, cachée, manipulatrice, menteuse, profiteuse et ne respectant pas ses engagements. J’ajoute qu’elle a semé un discrédit sur l’Etat bolivien, du centre de formation et fait reculer la dynamique de mobilisation pour la formation permanente.
    J’insiste pour que la commission qui sélectionne le personnel du Ministère, certes prenne en compte les diplômes, mais surtout, fasse le nécessaire dans les entrevues pour percevoir la personnalité de celui ou celle qu’elle va engager aux côtés des paysans. Je demande que l’organisation paysanne ait son mot à dire, dans le choix de la personne qui va travailler avec elle.
    Je demande aussi que l’autorité locale du Ministère, à savoir le « districtal », demande des comptes régulièrement à la ou au fonctionnaire. Il doit demander que lui soit fourni un plan de travail avec programmes de formation des groupes inscrits. Serais-je entendu ?
  4. A propos de la mairie, j’évoque les négociations en bonne voie avec le directeur du développement productif, pour un co-financement de 2 micro-projets, dans 2 communautés. Malheureusement la négociation a été interrompue par la démission de ce directeur, Wilson Sanchez.
  5. Je clarifie aussi, aux yeux de tous, le travail exemplaire de Lourdes Pantoja, dont la tâche de responsable provisoire du centre de formation n’est pas facile.
  6. Enfin j’explique la solidarité d’Horizons19, par un budget annuel d’environ 10 000 Euros. Celui-ci est établi avec Lourdes, en fin d’année et exécuté dans sa gestion, avec Victor Menchaca, directeur de CESATCH. Pour cette année il nous manque un peu d’argent pour aller jusqu’en decembre.
    Je précise mon souhait de désengagement progressif, vu mon âge, bientôt 76 ans, avec la perspective de créer des liens directs entre le centre Rijch’ariy et des associations de France. J’explique l’organisation de mes tournées de projections/débats, à partir de mon film « Artisans d’un autre modèle de société dans les Andes » en Alsace (novembre 2021) et en Bretagne, prévue en juin 2022.
  7. Enfin je mets à considération le logo du centre de formation, dessiné par Lola. Il reçoit des applaudissements.

Dans les points de l’ordre du jour, il y a une clarification qui est faite de la part du ministère sur ce que doit être la formation permanente selon les règles. La représentante du Cefir Vera qui a de l’expérience dans le domaine, nous détaille les principes et leur mise en œuvre dans leur centre de formation.

Durant le repas je prends la parole et j’évoque le Forum sur le « Buen vivir » les 29, 30 juin et 1er juillet à Grenoble. Le CCFD (Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement) l’ ONG organisatrice, nous a réservé un espace pour témoigner de la mise en œuvre du concept sur un territoire de petites propriétés agricoles.

Durant l’après-midi, René Ticona explique :

  1. L’importance d’écrire un accord institutionnel entre les acteurs du centre de formation. Il est convenu que c’est moi qui proposerai une 1ere ébauche, à discuter lors de ma venue en octobre ou novembre 2022.
  2. La perspective d’élire un conseil éducatif alternatif. C’est Victor Hugo Copa, le « districtal » de Tarabuco, qui fera une consultation et donnera les directives dans ce sens.

Nous évoquons les relations entre le centre San Geronimo et le centre Rijch’ariy. Roy Armata fait consigner dans le compte-rendu, que se tiendra dorénavant, une réunion mensuelle de coordination.

Lorsque Marcelo Quispe, dirigeant de la « centralia » de Tarabuco, prend la parole, je formule le souhait de faire des formations, avec une trentaine de jeunes, sur le thème suivant : « Buen vivir et gestion municipale ».

J’évoque aussi l’urgence de terminer la rénovation de l’ex-hacienda, en installant 2 chambres, avec WC, salle d’eau et cuisine, pour loger à part les professionnels boliviens.

Pour terminer la journée, le sous-directeur Roy Armata, fait un discours de remerciements, mobilisateur. Moi-même, je reprends les décisions importantes de la journée, pour construire l’avenir du centre d’éducation permanente.

bolivie 2022 horizons 19 022

Dernière photo avant le départ

 

Je profite de la voiture du Ministère, pour me rendre à Sucre à mon hôtel préféré depuis 10 ans et pouvoir ainsi, le lendemain tôt, prendre un taxi, qui me conduira à l’aéroport de Sucre.

 

Epilogue

Le lendemain de mon arrivée en France, je reçois un coup de fil de Lourdes, me disant que l’ordinateur volé est réapparu dans une compagnie de transport, à Tarabuco, avec une consigne : «Para Lourdes Pantoja ».